Olivier Rouiller

Olivier Rouiller

Étudiant en L3 de Psychologie et Psychopraticien en Thérapies Somatiques en Formation - À la recherche de la thérapie*.

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Mécanismes et Thérapies des Psychotraumas

Mécanismes et Thérapies des Psychotraumas

Can you feel the ground under your feet?

Rédaction en cours...

Je suis influencé par les courants actuels de thérapie qui font une part importante au trauma dans la compréhension des difficultés psychologiques ainsi que dans l'approche utilisée pour les adresser. Par ailleurs, on retrouve l'idée que les traumatismes laissent leur trace dans le corps (Van der Kolk 2015).

Ces idées ont gagné en popularité dans la culture mainstream, elles ont résonné en moi lorsque je cherchais des réponses, elles ont des bases scientifiques qui continuent à être développées. Enfin, selon moi, penser les difficultés psychiques en termes de trauma permet de développer des méthodes de thérapie qui ont un sens conceptuel et paraissent efficaces dans leur pratique.

Dans ce qui suit, je vais faire une introduction brève de ces modèles et comment ils s'appliquent dans des thérapies expérientielles qui peuvent être intégrées aussi bien en TCC que dans une pratique psychanalytique.

Ma compréhension, et l'hypothèse que j'ai envie d'explorer est la suivante:

En partant de la théorie polyvagale, on va voir comment elle peut être appliquée pour la résolution de traumatismes de choc type TSPT et comment on peut les utiliser pour réguler des états régressés qui peuvent intervenir dans les thérapies relationnelles.

La théorie polyvagale

Au cœur de beaucoup de thérapies du trauma est la théorie polyvagale qui décrit les différents modes de fonctionnement du système nerveux autonome. Porges part de l'observation que quand les animaux sont en situation de danger, leur système nerveux active différents modes en fonction de la situation. S'il y a une chance de survie dans la confrontation, le mode Fight sera activé. Si au contraire les chances sont faibles, l'animal fuira (Flight). Dans les deux cas, il y a mobilisation d'énergie pour l'action, ces deux modes sont hyperactivés et sont associés à l'activation du système nerveux sympathique.

Porges fait aussi l'observation que les animaux qui sont en mode fuite se figent subitement lorsqu'ils perçoivent qu'ils n'ont aucune chance de survie par la fuite. La stratégie est alors de faire le mort en espérant que le prédateur l'abandonne. On parle alors de mode Freeze. C'est la branche dorsale du système nerveux parasympathique. Ce mode est aussi qualifié d'hypoactif. Certains modèles plus récents font aussi apparaître le mode Collapse.

Enfin, lorsque les animaux et plus précisément les mammifères sont en état de sécurité avec leurs pairs, le système nerveux est en mode rest and digest, ou encore Social Engagement System. Pour l'humain, c'est dans ce mode qu'on a accès à l'empathie, la régulation émotionnelle dans le lien.

Le psychotrauma suivant la théorie Polyvagale

Selon ce modèle, le psychotrauma, et dans sa forme la plus aiguë le TSPT, est lié à un système qui est resté bloqué en mode Freeze.

Levine remarque que quand le possum fait le mort, si par chance le prédateur l'abandonne, il sort spontanément de son immobilité avec des mouvements erratiques qui ressemblent à des attaques non dirigées, ou des tremblements. Il y a une décharge d'énergie puis soudainement l'animal reprend son mode de fonctionnement normal.

Selon Levine, le psychotrauma chez l'humain est dû au fait que, lorsque nous sommes sortis de la situation traumatique, il n'y a pas eu de décharge et notre système nerveux est coincé en mode de survie. C'est comme si la menace était toujours là. Levine fait l'hypothèse que le cortex préfrontal inhiberait la décharge sympathique que l'on retrouve chez l'animal qui permettrait de compléter le cycle de mobilisation. Ceci donna lieu à la thérapie Somatic Experiencing.

Le Somatic Experiencing

À partir de ces observations, Peter Levine a développé sa thérapie Somatic Experiencing.

SE est une thérapie par l'exposition qui s'appuie sur le ressenti ou Felt Sense de ressources pour aider la renégociation des événements traumatiques et ainsi leur intégration.

Les trois conditions pour sortir du traumatisme: Être en lien, en sécurité et orienté ici et maintenant.

On oriente le client dans l'ici et maintenant en faisant appel à la sécurité de la relation thérapeutique puis on expose progressivement à la mémoire de l'événement traumatique tout en incorporant des ressources pour éviter la retraumatisation. On cherche à mobiliser une hyperactivation et une réponse défensive différenciée pour sortir du figement associé à la mémoire traumatique.

Traumatismes du Développement

Dans le cas des traumatismes du développement, la menace est sur le lien d'attachement, et on retrouve aussi des hyper et hypo activations. Le bébé va mobiliser des ressources pour assurer que le caregiver va subvenir à ses besoins, et dans le cas où ces besoins ne sont pas soutenus ou que le caregiver est une menace, il y aura un figement. Donc on retrouve des mécanismes similaires aux traumatismes de choc, mais la menace est dans le lien et le figement ou hyperactivation intervient à des niveaux plus précoces du développement.

"Le prix du figement c'est que je n'existe pas"

Anzieux apporte une définition similaire au traumatisme du développement:

> Cet ensemble transfert/contre-transfert reconstitue une situation infantile, répétée et prolongée, de communication paradoxale émanant des parents et qui a été traumatique par ses conséquences, en certains points précis, sur le développement de l’appareil psychique du sujet […].

TODO:

window of tolerance, dissociation, fragmentation, intégration, honte comme réponse physiologique, mémoire procédurale, contrôle cortical

Bibliographie

Van der Kolk, B. A. (2015). The body keeps the score : Mind, brain and body in the transformation of trauma. Penguin Books.

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